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Chapter 2 - chapter 2

Une mère entravée

Molly Weasley soupira lourdement.

Cette année avait été différente à bien des égards. Tout d'abord, elle n'avait plus d'enfant à la maison, la majorité étant désormais scolarisé à Poudlard, le reste s'étant exilé pour entrer dans le monde du travail. Elle aurait bien aimé suivre ses deux aînés mais si elle savait que Percy, Fred et Georges pourraient parfaitement se débrouiller malgré leur jeune âge, ce n'était pas le cas pour son dernier fils mais également pour sa fille.

Contrairement aux autres membres de la fratrie, Ronald était réellement le fils de son père. Dernier garçon de la fratrie, il avait toujours reçu les affaires de ses aînés – qui étaient précautionneux malgré tout – comme l'ancienne baguette de Charlie ou le rat de compagnie de Percy mais surtout, aimait se plaindre de la situation familiale qui était loin d'être aisée à toute personne qui acceptait de l'écouter, inventait des histoires abracadabrantes pour se faire mousser ou créer des ennuis à ses frères, avait les pires des manières à table et se conduisait comme un enfant pourri gâté. Molly ne comprenait pas où elle avait pêché dans son éducation mais en sachant qu'il était le seul à passer du temps en tête à tête avec son père qui le considérait comme la neuvième merveille du monde et excusait toutes ses bêtises sans même connaître toute l'histoire, elle se doutait qu'il y avait une histoire louche de ce côté-là.

Ginevra avait été une surprise à tous les niveaux. Née dix-sept mois seulement après Ron, elle s'était révélée être une petite fille sage même si elle n'hésitait pas à suivre Fred et Georges dans leurs facéties ou se caler contre Percy quand elle voulait des histoires. Malgré leurs âges proches, elle n'avait jamais vraiment eu d'atomes crochus avec Ron qui le lui rendait bien à cause de sa jalousie maladive car elle était la plus jeune et surtout, la seule fille. Avec six frères, elle avait su se montrer forte et se faire une place autrement qu'en étant une petite chose fragile.

Et là …

Molly se contenta de serrer très fort Ginny dans ses bras. Possédée par Voldemort! Et elle n'avait rien su! Elle n'en était pas étonnée parce que dès qu'il s'agissait de Ron et maintenant de Ginny, Arthur avait une confiance aveugle en Albus Dumbledore. A tort puisque sa fille avait été blessée psychologiquement et les deux sorciers pensaient que puisqu'elle avait tenu toute l'année, elle n'avait pas besoin d'aide pour passer le cas «parce qu'elle était forte».

Etaient-ils aussi stupides pour ne pas comprendre qu'une enfant de onze aurait toujours besoin d'aide, qu'importe le sujet? Ce n'était pas eux qui allaient se lever la nuit pour la rassurer de ses terreurs nocturnes et pour lui certifier qu'elle était bien seule dans sa tête!

Autre point qui dérangeait Molly dans le récit de cette année scolaire, la place qu'y avait Harry Potter. Le meilleur ami de Ron – une amitié bancale qui intriguait beaucoup de monde, à commencer par ses trois autres fils scolarisés qui pensaient qu'il y avait une histoire de manque d'affection du côté du brun quand ils le voyaient s'accrocher à Ron qui était pourtant exécrable – avait visiblement découvert qu'il était fourchelangue et avait été mis au ban de l'école par Ron le premier. Complètement isolé, il avait pourtant voulu se porter au secours de la dernière victime de l'héritier de Serpentard – elle ne serait pas étonné que si son dernier fils s'était greffé à l'aventure, c'était uniquement en quête de prestige et certainement pas pour sauver sa sœur – et avait été remercié de sa bravoure par l'équivalent d'une tape sur la tête avant d'être renvoyé dans son dortoir puis chez ses moldus avec pas plus de suivi médical que Ginny. De toutes les façons, la matrone avait noté les incohérences entre ce que disait Arthur et Albus Dumbledore sur le Survivant et les constatations de ses fils. L'état de sa fille ne faisait que lui confirmer que quelqu'un se voilait la face dans cette histoire ou au contraire, savait exactement ce qui se passait et avait l'intention de laisser tout tel quel, quitte à s'asseoir sur ce qui devrait être fait.

L'indifférence d'Arthur sur la détresse de Ginny fit bouillir Molly. Même si elle aimait son mari, sa soumission à Albus Dumbledore avait toujours eu le don de la mettre hors d'elle. C'était le vieux sorcier qui lui avait conseiller de lui interdire de travailler et pire, lui avait demandé de verser presque la moitié de son salaire alors qu'il devait s'occuper de sept enfants! Heureusement, tout occupé à son emploi et à boire les paroles de son grand maître, la matrone avait pu se constituer une situation. Grâce aux contacts de Bill, son aîné, elle avait pu passer par Gringotts pour obtenir sa maîtrise de sortilèges ainsi que publier un grimoire sur la manière de tenir une maison sorcière, qui avait un succès fou car enfin accessible pour les nés de moldus. Les bénéfices étaient à son nom de jeune fille donc hors du budget commun et pour bien faire les choses, elle avait expliqué la situation à Muriel qui avait accepté ses dispositions.

Cette année, Molly avait sérieusement réfléchi à la possibilité de se séparer d'Arthur. Elle en avait marre d'entendre à chaque tournant des discussions qu'elle avait avec son mari concernant leur famille l'avis tranché d'Albus Dumbledore. Elle se souvenait encore des scandales qui avaient éclaté quand Bill leur avait annoncé après ses ASPICS qu'il avait réussi le concours d'entrée de Gringotts pour devenir briseur de sorts ou quand Charlie avait annoncé avoir été engagé dans une réserver de dragons! Elle s'était emportée parce que ses bébés partaient loin d'elle mais Arthur avait été en dessous de tout en décrétant qu'ils étaient la honte de la famille en ne suivant pas ses traces au ministère et en aidant Albus Dumbledore à instaurer un monde meilleur. Indignée, elle avait rapporté les conversations à la cheffe du clan Weasley qui avait alors compris qu'Arthur préférait suivre la ligne de conduite d'un autre plutôt que celui de son clan.

Avec Muriel Weasley dans sa poche et la réaction offensante d'Arthur, Molly avait pris sa décision. Le Terrier était un terrain Prewett, elle pouvait parfaitement le garder et quand son mari aurait quitté la maison, elle pourrait enlever les pitoyables protections placées par Albus Dumbledore et engager Gringotts à tarif préférentiel – merci Bill! – pour réellement protéger son foyer. Elle n'avait pas l'intention de se préoccuper du lieu où Arthur allait vivre mais elle avait bien l'intention d'avoir une conversation sérieuse avec ses enfants pour leur expliquer la situation voire, pour Ron, le museler efficacement pour qu'il ne bavasse pas à qui n'en a pas besoin de savoir sur ce qui se passer dans son foyer!

Ragaillardie par sa décision, Molly se redressa et serra encore plus fort sa fille.

L'été allait être folklorique.

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